Les leçons du confinement : quels impacts sur la consommation en France ?

C’est un peu fou, ce qu’on vient de traverser tous ensemble. Cette crise sanitaire a eu un impact énorme sur chacun d’entre nous. Se confiner deux mois, seul.e, à deux ou à plusieurs, en limitant les sorties et les contacts, en vrai c’est un truc assez dingue quand ça s’applique à l’ensemble d’une population. Il y a l’impact à titre individuel, et l’impact du fait que cela ait été un événement collectif. On ne vit pas pareil un confinement pour soi-même ou pour la terre entière… Dans les deux cas, il en ressort nécessairement du positif et du négatif. Dans le second, nous avons construit une sorte de mémoire commune, un petit bout d’Histoire partagée dont on se souviendra toute notre vie. L’humanité s’est unie en un seul mouvement comme jamais dans son histoire. C’est vraiment énorme quand on y pense. Cela aura nécessairement des impacts, à notre échelle personnelle comme à l’échelle de la société et à l’échelle mondiale.

Pour ce qui est des grands changements, il est encore un peu tôt pour les constater.  Là tout de suite, c’est dur de voir au delà de la crise économique qui nous guette.

C’est déjà plus facile de réfléchir aux impacts de cette période sur nous-même. Peut-être l’avez-vous déjà fait ? Peut-être pas encore, du moins pas «  vraiment ».

De quelle manière cette crise nous a-t-elle changé, en nous-même ? Comment a-t-elle impacté notre projection dans l’avenir ? Nos projets ? Nos envies ?

J’ai posé la question : à mes proches, aux personnes qui me suivent sur Instagram. J’ai lu des articles de presse sur ces sujets, écouté des podcasts… et le moins que l’on puisse dire, c’est que le sujet est passionnant ! Surtout pour moi qui suis un peu obsédée par la thématique de la consommation alternative et l’écologie, comme vous le savez déjà si vous suivez mon blog et mon compte instagram !

Car ce que l’on peut observer facilement et rapidement, c’est l’impact du confinement sur notre consommation : Nous avons toutes et tous nécessairement dû adapter très rapidement nos habitudes de consommation au quotidien. Comment avons-nous fait ? Comment cela s’est-il manifesté, quelles ont été les grandes tendances qui se sont dessinées et surtout quelles leçons peut-on en tirer ?

Sur le moment, ce confinement, on l’a surtout un peu vécu comme on pouvait. L’annonce est tombée tellement vite et ce confinement a duré tellement longtemps : comment organiser en quelques jours ce qui sera le quotidien imposé pendant un temps indéfini qui aura finalement duré deux très longs mois ?

Quand on a la chance d’avoir un foyer dans lequel on se sent bien, cela peut être une vraie bénédiction. Quand on n’a pas cette chance, cela peut être un enfer. J’ai eu des moments d’angoisse en pensant aux personnes victimes de violences familiales, bien souvent des femmes et des enfants, enfermées avec leurs bourreaux durant tout ce temps.

Et puis quelle que soit la personne, ou les personnes, qu’on les aime ou pas… passer un confinement dans cette proximité forcée, chaque jour… c’est une sacrée épreuve. Il paraît que de nombreux couples se sont séparés et que les divorces ont explosé. Fun (sordide) fact, j’ai reçu début mai des publicités ciblées de la part d’avocats spécialistes des divorces… Classe, les gars.

Les relations :

Durant le confinement, on a toutes et tous vu passer énormément de contenu de conseils pour éviter la crise quand on est confiné à plusieurs, avec deux focus : les familles confinées avec leurs enfants, et les couples confinés ensemble.

Absolument tous les médias y sont allé de leurs articles sur des sujets léger ou plus grave :

Confinement en couple : comment ne pas s’entretuer, Confinement et couple : comment éviter la crise, ou encore Confinés chacun de son côté : quand le coronavirus sépare …, mais aussi 20 activités pour occuper les enfants à la maison, Confinement : « laissez vos enfants tranquilles, et des sujets gravissimes : Confinement. Des enfants en danger.

Dans mon entourage en termes de relations, cela semble plutôt avoir renforcé les couples. L’un d’eux a même décidé d’emménager ensemble à la sortie du confinement ! Comme ils le disent, ça a été un vrai « accélérateur »  de leur relation. Pour ma part, étant donné que j’ai énormément de mal avec la promiscuité imposée, je n’ai pas bien vécu le fait d’être confinée avec plusieurs personnes dans une maison bruyante. Je rêvais constamment d’être seule… tout en me disant que je n’avais aucune certitude que j’aurais préféré un confinement seule. C’est bête, mais quand j’ai été malade en présentant des symptômes très caractéristiques de la COVID-19, j’étais très contente de ne pas être seule… la présence d’autres personnes me rassurait. J’aurais peut-être paniqué en étant seule. Là, je me sentais un minimum entourée et ça m’a permis de traverser ces 3 semaines de maladie avec plus de sérénité !
Je connais cependant beaucoup de personnes ayant vécu le confinement seules chez elles, et absolument toutes ont l’air de l’avoir très bien vécu. Ce sont celles qui, je trouve, ont le plus « évolué » durant cette période. Elles en sont sorties avec de nouveaux projets, parfois des changements de vie complets. Elles ont le sentiment de s’être un peu trouvées elles-même. Je dois l’avouer, je les jalouse un peu ! Si on doit se reconfiner un jour, je crois que j’adorerais être seule dans un chez moi que j’aime. Bon, par contre, il faudrait que je trouve ce chez moi… !

À travers tous les articles dont je parlais un peu plus haut, on a découvert tout le camaïeu des problèmes humains engendrés par le confinement. On a découvert avec une surprise demi feinte que les personnes les plus précaires étaient celles qui étaient à la fois les plus exposées au virus et aussi les plus exposées aux violences intra-familiales et aux conditions de confinement difficiles (promiscuité, pas d’accès à un espace extérieur de type jardin ni nature à proximité immédiate, confinement dans des logements insalubres et/ou surpeuplés…).

On a découvert (avec pour certain.e.s une pointe d’énervement…) les messages de soutien des stars, confinées dans leurs appartements luxueux ou leurs maisons de campagne, nous dire que dans cette terrible épreuve on était tous dans le même bateau. Le tribunal des réseaux sociaux a très vite rendu son verdict en dénonçant l’obscénité du propos via le hashtag sans équivoque #Guillotine2020. Et comment blâmer ces internautes blasés de voir des stars romantiser leur confinement et leur dire depuis leur immense jardin avec piscine de rester positifs et de ne pas céder aux sirènes de la surconsommation, quand ces mêmes stars sont toute l’année entrain de leur vendre tout et n’importe quoi en associant leur image à telle ou telle marque de sacs, de bijoux, de parfums ou de voitures ?

On est peut-être tous dans le même bateau, au hasard le Titanic, il y a toujours en haut la première classe et ses appartements de luxe, et en bas les cellules sans fenêtre du fond de cale pour les passagers de 3ème classe. On est peut-être dans le même bateau, oui, mais on ne fait pas DU TOUT tous le même voyage.

Ce confinement nous a rappelé, encore une fois, que bien des personnalités sont totalement déconnectées de la réalité.

Le quotidien et la consommation :

Le quotidien a été tellement chamboulé que nos modes de consommation ont été radicalement transformés.

Il y a eu les achats en ligne qui ont explosé, évidemment. On s’est fait livrer tout et n’importe quoi jusqu’à littéralement saturer les services de livraison.

Le site de BFM Business donne ces chiffres très parlants : « le e-commerce a explosé (+31% de transactions) dans un marché déprimé. Les ventes d’équipements de la maison ont bondi de 120% tandis que celles des jouets, cadeaux et livres ont augmenté de 112%. Surtout, la grande distribution a affiché une impressionnante hausse des ventes de 75%. Enfin, la cosmétique, portée par les produits hygiéniques, a enregistré une augmentation de 70% des transactions » .

Wow, quand même.

Et l’« Amazon gate », ce grand feuilleton du confinement, on en parle ? Que le gouvernement doive exiger qu’Amazon suspende la livraison des colis non essentiels, c’est quand même dingo.

Si l’on regardait tous un peu plus loin que le bout de notre nez et que nous pensions « global », nous aurions dû être en mesure de nous responsabiliser et d’éviter les commandes inutiles, d’autant plus sur des plateformes reconnues pour leur manque criant d’éthique et leur impact désastreux sur l’environnement, ce que certain.e.s ont heureusement fait. Il n’y a rien de mal à commander quelques petites choses pour améliorer son quotidien confiné, mais on a tous vu ces voisins qui recevraient 3 colis par jour, saturant par ailleurs la logistique de distribution des colis au détriment de celleux attendant des colis véritablement urgents. C’est attristant, je trouve, de voir que l’égoïsme prévaut chez tant de gens alors même que l’effort à fournir n’est pas si grand.

J’ai même vu passer des témoignages hallucinants de e-commerçants se faisant harceler et insulter par des clients trouvant inadmissible que leurs colis mettent un peu plus de temps que d’habitude à être livrés. J’ai moi-même été parfois très étonnée de la réaction de client.e.s de mon propre site e-commerce. Heureusement, l’immense majorité des clients sont aimables et bienveillants ! Mais croyez-moi, il suffit de quelques clients dans un court laps de temps qui prennent un peu trop au pied de la lettre l’expression « le client est roi » et ça peut suffire à faire perdre énormément de temps et d’énergie à une petite boîte qui prend son service client à cœur.

La ruée vers le DIY

Une autre forme de consommation alternative extrêmement perceptible a été celle de l’augmentation du fait maison, notamment en cuisine. Dans cet article, on peut lire que  » Selon le cabinet Nielsen, les ventes de farine et de levure ont explosé respectivement de 168% et de 204% par rapport à l’an dernier », mais aussi « +50% pour le sucre, +40% pour les œufs, +35% pour le beurre, mais aussi +87% pour le chocolat à pâtisserie, +82% pour les produits à pâtisserie et +77% pour les desserts à préparer ». Hé ouais, on a tous vu les rayons de farine et d’oeufs complètement vides durant des semaines, et se procurer de la levure boulangère relevait du miracle dans de nombreux commerces !

J’ai observé tant chez mes voisins que sur les réseaux sociaux les créations engendrées par ce confinement : pain, bons petits plats, desserts, bricolages divers et variés, jardinage (beaucoup de petits potagers ont été mis en route), conserves, lessive maison, produits ménagers DIY, couture (notamment pour les masques)… moi-même, j’ai profité de ce confinement pour tester un certain nombre de recettes que j’avais en tête depuis quelques temps, dont celle de la focaccia au romarin mais aussi pour faire des conserves, tenter des recettes à base de plantes issues de ma cueillette, tricoter… et ça, rien à dire, ça a définitivement embelli mon confinement !

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?Focaccia maison ? Rapide et tellement facile que même une grosse truffe en cuisine comme moi y est arrivée ! J'ai adapté une recette du blog de @lafourchebio selon ce que j'avais déjà à la maison : Préparation : 10 minutes Repos : 10 heures Cuisson : 20 minutes Ingrédients: 250 g de farine Huile d'olive 1 c. à café de levure boulangère Un peu de  romarin, persil, thym… 1 c. à café de sel fin et un peu de gros sel 1/2 c. à café de sucre en poudre 25 cl d'eau chaude Préparation 1. Dans un saladier, mélangez la farine et le sel fin. 2. Dans un verre doseur, mélangez l'eau chaude, la levure et le sucre. Laissez reposer une minute. Lorsque le mélange est moussant, incorporez-y la farine à l'aide d'une cuillère en bois jusqu'à ce que la pâte soit bien homogène. 3. Couvrez le saladier d'un torchon humide et laissez le reposer à température ambiante pendant 8 heures ou jusqu'au lendemain. 4. Dans un moule, versez un filet d'huile et placez la pâte au centre, en lui donnant la forme du moule. 5. Couvrez et laissez lever 2 heures. 6. Préchauffez le four à 230°C. Maintenant levée, la pâte devrait remplir le moule. Arrosez d'un filet d'huile supplémentaire et utilisez vos doigts pour faire des trous dans la pâte #instantdéco. 7. Saupoudrez de romarin, persil, thym et de gros sel. Placez au four 20 minutes à 210°C jusqu'à ce que la focaccia soit bien dorée. Bon ap ??? #focaccia #painmaison #bread #recette #ideerecette #romarin #rosemary #cuisine #foodporn

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J’aimerais également vous partager le compte-rendu d’un rapport sur la consommation des français durant le confinement, mené par la célèbre entreprise d’audit PwC.

Ce passage, notamment, m’a fait extrêmement plaisir à lire :  » Interrogés sur les critères de sélection de leurs distributeurs alimentaires, les Français répondent à 43% que la condition la plus importante reste le prix. Cependant, face à cette tendance de fond, deux autres critères émergent : la production en France des produits (32%), et leur composition saine, voir bio (20%), et ce même en payant plus cher. L’étude constate également qu’à la fin du confinement, 62% des consommateurs se tourneront vers des commerçants ayant souffert, ou oeuvré positivement pendant le confinement ».

Est-ce que le confinement a intensifié ce courant ou bien était-il déjà présent ? Je ne peux m’empêcher de penser que cette crise a eu un impact sur les prises de consciences !

En tout cas, j’ai observé que beaucoup de mes proches se sont tournés encore plus qu’avant vers une consommation plus locale, bio et de saison. Certains des réfractaires historiques dans mon cercle d’amis ont aussi fini par s’y mettre et troquer les fruits et légumes conventionnels du Monoprix au profit des fruits et légumes du maraîcher bio de leur quartier !

Big up enfin aux coiffeurs improvisés 🙂

La consommation énergétique

Dans la presse, on peut lire que la consommation électrique en France a chuté de 15% durant le confinement. Spectaculaire ! « «Habituellement, la consommation d’électricité atteint son plus haut niveau aux alentours de 8 heures, lorsque les Français débutent leur journée et que les industries et les entreprises démarrent leurs activités. Cette consommation reste élevée jusqu’à la pause méridienne. Depuis la mise en place des mesures de confinement, la consommation augmente plus lentement le matin, et n’atteint un pic de consommation qu’aux alentours de 13 heures, au moment du déjeuner. L’après-midi, la consommation diminue également plus fortement qu’en temps normal, reflet du ralentissement de la vie économique française» » (Libération). Il semblerait cependant que la consommation électrique des particuliers a globalement augmenté (ce qui est cohérent quand on reste tout le temps chez soi à cuisiner matin midi et soir et à bingewatcher netflix), et que c’est la baisse drastique de la consommation électrique des entreprises qui a provoqué cette chute de la consommation globale. On image en effet aisément que de ne pas avoir à éclairer, chauffer et ventiler tous les bureaux de France et tous les magasins non essentiels, ça en a fait des économies d’énergie…

Dans un article de blog, le fournisseur d’électricité verte ekWateur liste les gestes à adopter pour réduire significativement sa consommation d’électricité (mettre un couvercle sur ses casseroles, ne pas mettre de plats chauds au réfrigérateur, privilégier une douche rapide plutôt que des bains…) Des petits gestes tout bêtes qui additionnés les uns aux autres réduisent énormément notre consommation d’électricité ! Il ne tient qu’à chacun.e d’entre nous d’adopter petit à petit ces gestes aussi bons pour la planète que pour notre porte-monnaie.

Je vous recommande également ce rapport sur les 4 grandes tendances de la consommation durant le confinement, avec en plus de jolies infographies, et cet article universitaire très complet sur l’impact du confinement sur la consommation en électricité des français !

Pour ma part, étant donné que je travaille à domicile, je ne crois pas que ma consommation en électricité ait drastiquement changé par rapport à d’habitude ! En revanche, on peut se poser une question : si la consommation par foyer a globalement augmenté, est-ce que le fait que de nombreuses personnes se soient réunies pour se confiner ensemble n’a pas aussi mutualisé les besoins en énergie ? De mon côté par exemple, nous étions confiné à 4 personnes, ayant chacune son propre appartement en temps normal. Si nous avions été confiné.e.s isolément dans nos appartements respectifs, nous aurions nécessairement consommé plus, car il est bien plus coûteux de cuisiner pour un que pour 4 et d’éclairer 4 appartements plutôt qu’un seul ! N’avons-nous pas ici un argument de choc en faveur de la vie en communauté ? 🙂

La ruée vers les addictions

Un sujet en lien avec la consommation dont on a également entendu parler : la hausse chez certaines personnes de la consommation de tabac et d’alcool. Pourtant elle semble s’être restreinte à un pourcentage pas si élevé de personnes : 11% des français seulement déclarent que leur consommation d’alcool a augmenté durant le confinement selon cet article du Huffington Post :

« Deux tiers des personnes interrogées (65%) estiment avoir une consommation stable et 24% qu’elle a même diminué (…). Tous les éléments pouvant déclencher une hausse de la consommation d’alcool semblaient être réunis, comme le soulignait auprès du Télégramme Morgane Guillou, maître de conférences et professeur hospitalier en addictologie à Brest. Parmi ceux-ci, un climat “très anxiogène, nourri d’angoisses de mort, de maladie, auxquels s’ajoutent des préoccupations professionnelles et financières, une rupture du lien social imposée et une restriction des modalités d’avoir du plaisir. (…) Le Docteur Bernard Basset, président de l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA), était aussi de cet avis. “L’angoisse peut mener à des comportements addictifs chez une fraction de la population, mais pas de manière générale”, tempère-t-il, interviewé par Franceinfo. En plus de l’angoisse, il met également en avant l’ennui, surtout pour les personnes seules. “Il y a effectivement le problème du désœuvrement, d’ennui quand on est confiné à son domicile, surtout si on est seul”, explique-t-il, contacté par BFMTV. L’alcool devient ainsi un outil pour lutter contre l’ennui ».

On parle ici d’alcool et de cigarette, mais l’addiction peut prendre des formes très variées et leur gestion rendue très difficile par le confinement, que ce soit en raison de la difficulté accrue d’accéder à la chose à laquelle on est addict (certaines drogues dures, le sexe, etc) ou bien à l’inverse à la difficulté de se retrouver en face de son addiction facilement accessible et avec plus ou moins rien d’autre à faire que de la consommer (exemple : le jeu en ligne, le porno…). Le Monde a dédié un article très intéressant sur l’addiction durant le confinement !

Pour ma part, ma consommation d’alcool a fortement augmenté en début de confinement. Apéro tous les soirs avant dîner, apéros zoom… Je pense que ça me rassurait énormément. C’était probablement une manière pour mon cerveau de se dire « tout va bien on continue de faire la fête alleeeez »). Mais je n’ai pas une très grande tolérance à l’alcool et le soir où en plein milieu du confinement je me suis pris pour la première fois de ma vie une cuite toute seule juste en papotant avec des amis sur internet, j’ai senti mon corps et ma tête réagir très violemment et j’ai été totalement incapable de reboire une goutte d’alcool jusqu’à la fin du confinement, et même aujourd’hui j’ai encore du mal ! Je suis passée à l’eau gazeuse, aux bières sans alcool et aux jus de fruit. Ca reviendra, mais je ne suis pas pressée 🙂 Voilà, vous avez ma confession alcoolique du confinement, on peut tout se dire maintenant héhé !

La culture

Face à la fermeture des lieux de culture, l’offre culturelle numérique a explosé. Expositions virtuelles, concerts en ligne, livres audio, films et séries en ligne, cours en ligne gratuits, formations en ligne payantes, festivals en ligne… et la créativité absolument incroyable des internautes sur les réseaux sociaux !!! Ils ont été ma source de divertissement numéro un. Les premières semaines du confinement, j’étais totalement abattue. Totalement déroutée par la situation et très fatiguée par les symtômes du coronavirus. Je n’ai partagé presque aucun contenu, mais les contenus de celleux qui avaient conservé leur énergie et leur créativité m’ont fait un bien fou !

Fun fact, l’un des best-seller littéraire du confinement, c’était La Peste, d’Albert Camus, fiction ayant pour héros un médecin luttant contre une épidémie de peste à Oran. Les parallèles avec les conséquences du coronavirus sont fascinants.

Nul doute que cet événement planétaire imprégnera fortement les références culturelles à venir ! On commence déjà à voir apparaître des chansons et des films faisant référence à l’épidémie et au confinement. Ce très chouette article de Cbnews nous explique en quoi de nombreux éléments en lien avec la période coronavirus ont intégré la pop culture, et la culture tout court.

Les projets :

J’ai cru voir quelques grandes tendances autour de moi : celleux que la crise a frappé de plein fouet, notamment les jeunes entrepreneurs. Quelques entreprises dans mon entourage ont déposé le bilan, de nombreuses autres en sursis risquant de l’être à la rentrée. De belles initiatives solidaires se sont créées, comme « j’aime mon bistrot »  permettant de soutenir un restau/bar de son choix en pré-commandant un plat ou un verre chez eux à aller consommer post-confinement. J’en ai profité pour soutenir le bar d’une personne que je connais, qui venait de le reprendre moins d’un an avant. Le genre de lieu qui fait l’âme de Ménilmontant. Ca me ferait que la taulière doive mettre la clé sous la porte si peu de temps après avoir créé ce lieu (il s’agit du Scénobar, qui était avant La Féline!).

J’ai aussi un ami qui bien que salarié, s’est tout de même fait licencier. Son patron lui ayant fait savoir que n’étant pas 100% sûr qu’il recevrait effectivement les aides promises par l’Etat, il préférait se séparer des employés les plus récents.

Bref, tout ça pour dire que quand sa vie professionnelle s’écroule, les projets ont tendance à s’écrouler avec.

Et pour celles et ceux qui ne sont pas dans cette catégorie et dont les revenus ont été épargnés, j’ai eu le plaisir d’observer soit la formation de nouveaux projets de vie, soit la confirmation d’une envie de projet. C’est juste fou le nombre de personnes autour de moi qui ont décidé d’essayer de se lancer dans l’achat de leur première maison, d’un terrain où poser une Tiny House, qui cherchent à rejoindre un éco-village ou qui ont tout simplement décidé de quitter Paris pour s’installer en Province, en location dans l’espoir de pouvoir acheter un jour. Ce confinement a été la chrysalide dans laquelle ils ont fait maturer leurs projets en joli papillon. Fun fact : celleux qui ont été les plus malades du COVID et les plus impactés dans leur activité ainsi que les confinés solo se sont lancé dans les changements les plus grands ! Coïncidence ? Je ne crois pas…

J’ai remarqué que beaucoup de cercles d’amis ont évoqué le souhait de créer ensemble leur petite communauté, leur village partagé. Pour l’essentiel, ça restera probablement à l’état de projet. Mais je trouve hyper révélateur que tant de groupes d’amis semblent avoir évoqué cette idée entre eux. Mon groupe à moi ne fait pas exception, on a même commencé avec l’un de mes meilleurs amis, qui est architecte, à plancher doucement sur le sujet et à se renseigner sur tout le sytème législatif autour des diverses formes d’habitats résilients. Alors oui, on est un petit groupe de bobos parisiens. Oui la majorité de notre groupe vient de milieux aisés, et pour ceux qui ne viennent pas de ce milieu comme justement moi et mon ami architecte, ont fini par l’intégrer de par leur réussite personnelle.

Aurait-on été dans ce processus de réflexion il y a 10 ans, quand on s’est rencontré en faisant un petit job alimentaire insupportable en parallèle de nos études, alors qu’on était en grosse galère financière parce-qu’on n’avait pas de familles pour nous aider à financer nos études ? Franchement, je pense pas. Quand on se sent dans la survie, on n’a juste pas la capacité de se projeter dans ce type de projets. L’idée même en est inaccessible. Faire de grands projets pour l’avenir, c’est avoir le temps de le faire, et la perpective de ressources financières, de compétences et de réseau pour l’accomplir. C’est un luxe.

Mais aurions-nous aimé l’idée ? Sûrement. Être entre amis était déjà très important pour nous. Avec le temps, on a appris à valoriser encore plus les belles amitiés, celles qui valent le coup. C’est étonnant comme l’être humain est profondément social, même pour de grands solitaires. En traversant cette crise, la réaction de beaucoup d’entre nous a été d’idéaliser un projet de vie plus résiliente en communauté…  Je trouve ça très significatif, très fort. Serait-ce une nouvelle preuve de ce en quoi je crois profondément : que dans la perspective d’un effondrement de nos sociétés, la résilience ne passera pas par le repli sur soi individuel mais bel et bien par la coopération de multiples petits groupes d’individus qui s’entraident et vivent ensemble ?

Je suis très solitaire, j’ai un besoin viscéral de solitude pour me ressourcer. Si je passe des vacances avec des potes, il y aura toujours un moment où je m’isolerai une heure, une demi journée, pour me recharger. Pourtant, la perpective d’être tout le temps seule ne m’attire pas du tout : j’ai BESOIN de côtoyer d’autres gens très régulièrement. Ils m’apportent une autre forme d’énergie dont j’ai également un besoin vital. Je l’ai constaté depuis déjà longtemps : j’ai besoin de ces deux énergies en alternance pour être en équilibre. Mon planning idéal, c’est d’être seule un jour sur deux, et de voir des gens l’autre jour sur deux !

J’espère que ce petit topo sur les leçons du confinement vous a intéressé ! N’hésitez pas à partager votre propre expérience en commentaire, cela m’intéresserait beaucoup de vous lire !

ondine

Transparence : cet article a été écrit en partenariat avec ekWateur, le fournisseur d’énergie verte et renouvelable, qui m’a commandité cet article de bilan du confinement au sujet de la consommation en France tout en me laissant une totale liberté pour le rédiger. Merci pour leur confiance ! Cet article ne contient pas de liens d’affiliation.

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4 Comments

  • Répondre Chrys 20 juillet 2020 at 18 h 40 min

    Bonjour,

    et merci pour cet article très détaillé et intéressant.

    Mon confinement a eu 2 mouvements / parties : Tout d’abord, j’étais seul dans mon appartement (il s’agit d’une location). Avec des coups de téléphone quotidiens avec mes parents. Ensuite, mes parents m’ont proposé de venir à leur domicile pour passer le reste du confinement. Pendant 3 semaines, nous étions ensemble, à leur domicile. C’était très bien. Ma mère a pu avoir ses petites habitudes, mon père a eu un « collègue » de courses, qui l’a aidé à trouver les produits, à porter les courses etc; je n’étais pas seul, j’avais quand même qqs affaires…
    On en a profité pour bien manger, pour se faire plaisir, pour regarder des séries télé en DVDs (battlestar galactica et Seinfeld), pour jouer à des jeux de société (6 qui prend, scrabble, kigsburg…) etc.

    D’un point-de-vue personnel et social, au départ c’était chaud car je ne pouvais plus recevoir mes ami-e-s chez moi (je suis toujours l’inviteur XD) et pas de jeux de rôles et de jeux de société avec les potes pendant le confinement…

    Par contre, ça m’a permis de faire le point sur une table de jdr (qui finalement s’est écroulée) et de le « remplacer » par un autre jdr. Préparer un jdr ça prend beaucoup d’énergie et de temps. Lors de la première partie du confinement, j’en ai aussi profité pour nettoyer, ranger, peindre, bidouiller, et pour lire: à part ça, beaucoup de jeux vidéo, comme d’habitude…
    J’ai vraiment apprécié les 2 parties du confinement… Y’a des projets qui sont devenus prioritaires…

    De ce confinement, j’en tire beaucoup de positif.

    • Répondre ondine 7 août 2020 at 11 h 42 min

      Merci pour ce partage de vos sentiments sur le confinement ! C’est très intéressant à lire !

  • Répondre Guillaume 31 juillet 2020 at 16 h 03 min

    Avec le confinement, on s’est rendu compte de beaucoup de choses c’est vrai notamment que nous n’avons pas besoin d’autant pour vivre et que la nature reprend bien le dessus Comme à Venise par exemple ou l’eau est redevenu bleu clair.

    • Répondre ondine 7 août 2020 at 11 h 42 min

      Exactement 🙂

    Commentaires

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